Extrait : “Le crime, on le sait, n'épargne pas les lieux les plus paisibles.

Dans l'immense dédale des hortillonages, ces canaux bordés de potagers et jardins qui donnent à Amiens le surnom de petite Venise du Nord, un homme a choisi de commettre 2 meurtres, à sept mois d'intervalle.

David Lefevre, surnommé par la presse "Le Tueur des Marais" aurait probablement continué en toute impunité à supprimer de la planète tous ceux qui, pour lui, "l'avaient cherché", s'il n'avait pas été confondu par les enquêteurs :  un drame pour leurs familles, une anecdote sans doute pour cet homme qui, à son procès, n'a éprouvé aucune compassion à l'adresse de ses victimes.

A croire ceux qui l'ont cotoyé, David Lefevre, le sympathique, le bon copain intelligent et serviable, le beau gosse, tueur en série ? On n'y aurait jamais cru. Pour le coincer, il a fallu relier deux affaires a priori sans lien, avancer sans traces, sans preuves, sans mobils, resserrer l'étau et compter sur l'erreur fatale qui allait enfin le confondre. 

 10 septembre 2011.  Un promeneur vient de découvrir le corps d'un homme dans le canal de l'Avre, un petit affluent de la Somme, qui rejoint les hortillonnages.  La police d'Amiens arrive rapidement sur les lieux et dégage un corps dont les pieds se sont pris dans les chaines d'une amarre de barque. Il est jeune. Vu son état, le décès date de plusieurs jours.

Le brigadier rendu sur place reconnait immédiatement son identité : i y a quelques jours, une jeune femme avait signalé la disparition d'un certain Alexandre Michaud. Elle avait précisé : "Il a un maillot jaune". Le même maillot couvert de boue, qu'on vient de ressortir de l'eau. C'est bien lui. Elle avait aussi parlé d'un tatouage au mollet de son compagnon. On vérifie. Plus aucun doute. Maintenant, il va falloir la prévenir et il y a autre chose. Le médecin légiste est formel, il ne s'agit pas d'un accident. ”